Le hip hop est surprenant, jamais

Par Jason Parham

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Le fait le plus surprenant, et le moins surprenant, du jubilé d’or du hip hop est sa longévité. Cela n’était pas censé durer aussi longtemps, mais la survie était sa seule option. Sur une piste de danse du Bronx en août 1973, le hip hop est né : une union de rimes, de rythmes et de battements de cœur. La genèse de tout ce qui a suivi commence là. C’était l’aube d’une décennie de rage et seulement quelques années après que les Noirs américains aient obtenu le droit de vote. Avec le premier scratch du disque – un moment de pur destin de la part de DJ Kool Herc – le hip hop a annoncé ce dont il s'agissait : la tentative d'être plus que.

Jason Parham

Ahmir Questlove Thompson

Pierre Rubin

Le hip hop a refusé de reculer. Sa présentation était un kaléidoscope de style et a gagné en estime de soi, et comme le hip hop est souvent une histoire de loyautés régionales, j'y suis arrivé pour la première fois grâce à la radio rap du sud de la Californie, en écoutant 92.3 The Beat et Power 106 lors de après-midi de farniente, hypnotisé par tout ce que j'ai entendu. Le funk hydraulique du Dr Dre. Le lyrisme souple de Snoop Dogg. Avant de devenir quelque chose que vous puissiez porter, le hip hop était ce que vous étiez. C'était de là que tu venais.

Le hip hop vous représentait, et à votre tour vous le représentiez. Alors tu t'es rebellé. Vous avez crié « J’emmerde la police ». Vous avez demandé : « Puis-je le lancer ? » Vous vous demandiez si votre esprit vous jouait des tours, mais non, ce n'était pas le cas. Le hip hop était la vraie chose. C'étaient des arcs héroïques et des bœufs légendaires. C'étaient des passions et des pièges. Leurs histoires étaient vos histoires. Le hip hop était l'endroit où l'on se retrouvait davantage, où l'on forgeait la confiance. C'était une posture. Le hip hop était une attitude.

Au fur et à mesure de son évolution, de Run-DMC et Queen Latifah à Wu-Tang, OutKast et The Miseducation of Lauryn Hill en 1998, le hip hop a animé toutes les facettes de la culture pop. C'était la mode et la mode. C'était en face de toi. C'était indulgent. C'était la télévision. C'était Belly et Boyz in the Hood. C'est ce que vous avez lu dans Vibe. C'est Suge Knight qui a critiqué Puffy pour avoir été "tout dans les vidéos" lors des Source Awards 1995. C'était un journal télévisé aux heures de grande écoute. C'était international. C'était partout. Le hip hop, c'était la façon dont vous définissiez cool. Et cool, c’était ce que tout le monde voulait.

Les évolutions du hip hop sont aussi vastes et surprenantes que son son. Son univers s'étend de Missy Elliott et ses izzy izzy ahhs interdimensionnels aux lits de production extraterrestres de Pharrell et aux paraboles percolatrices du tronc de Too Short. Le hip hop est la douce agitation de Jay-Z. C'est l'âme de Détroit de J Dilla. Le piétinement sudiste de Young Jeezy. Le hip hop, c'est DMX, Eve et tout l'équipage de Ruff Ryders. Les évolutions constantes du hip hop sont ce qui le soutient. Ce sont ses évolutions qui lui permettent de rester en avance, de rester jeune et de stimuler sa curiosité.

À mesure que la technologie a été domestiquée après l’an 2000 et qu’Internet s’est développé dans toutes les directions, les frontières ont complètement disparu. Le hip hop n’était plus un produit exclusivement américain expédié à l’étranger. C'était une voix mondiale. C'était de et pour tout le monde. Il a été diffusé sur Napster alors que les cassettes et les CD s'éteignaient. Il était facilement partagé via des fichiers MP3. Le hip hop communiqué via des blogs, des podcasts et de gros dossiers zip. « La technologie a tué la star du DJ », a déclaré Questlove à WIRED en 2014, alors que le hip hop mûrissait jusqu'à la quarantaine. "Ou peut-être que la technologie a réellement créé la star du DJ." Cela évoluait plus rapidement qu’on ne pouvait le suivre. Le hip hop donne et prend tout aussi facilement.

Angela Coupe-Eau

Julien Chokkattu

Will Chevalier

Joe Ray

Il n’y avait aucune identité qu’il ne s’approprierait pas. Le hip hop était autant UGK qu’Odd Future. C'était Cam'ron et Cardi B, Slum Village et Crime Mob. C'était Bone Thugs-N-Harmony. C'était Trina. C'était Nicki Minaj. Avec le temps, le hip hop a appris à porter différentes sexualités et religions grâce à Young MA et Lil Nas X. Le hip hop est devenu une force à plusieurs traits d'union.